Critique – Mémé – Philippe Torreton

Critique – Mémé – Philippe Torreton


Quelle jolie découverte que ce petit livre d’à peine 150 pages. Dans cette ode à sa Mémé, Philippe Torreton décrit une femme de peu, taiseuse, parcimonieuse comme le sont ceux qui ont connu la guerre et les privations. Une femme éternellement affublée d’une blouse à fleurs pour protéger ses pauvres vêtements des tâches quotidiennes si salissantes à la campagne. Une femme généreuse qui, pourtant, ne montre pas ses sentiments, avare de gestes tendres, de caresses et de boujoux comme on dit dans ce coin de Normandie. Une femme qui ne se plaint jamais.

Cette femme, pourtant, il l’aime parce que c’est elle, avec son existence si proche de la nature, qui lui apprend la simplicité de la vie, lui qui brillera au théâtre, ce lieu des faux-semblants.

Extraits :

  • « Tu aimais les carcasses mémé, les restes, le gras que laissent les petits qui ne mangent que le rose du jambon, le pain dur et le café foutu »
  • « Mémé, c’est ma mémé, même si ça ne se dit plus.
    Mémé me manque. Ses silences, ses mots simples au Scrabble, sa maison enfouie sous les pommiers et son buffet d’avant-guerre. Ce texte est subjectif, partial, amoureux, ce n’est pas une enquête, ce n’est pas une biographie, c’est ce que j’ai vu, compris ou pas, ce que j’ai perdu et voulu retenir, une dernière fois. Mémé, c’est mon regard de gamin qui ne veut pas passer à autre chose. »

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