Critique – Outremer – Morgan Sportès
Le narrateur-auteur a passé toute son enfance en Algérie, de l’immédiat après-guerre à l’indépendance. Dernier d’une fratrie de trois enfants, il se trouve rapidement seul avec sa mère, une femme antisémite qui a épousé un Juif ! Plus qu’antisémite, elle est anti-tout, développant une paranoïa telle qu’elle finira ses vieux jours internée à Sainte-Anne. Morgan Sportés nous raconte cette confrontation entre cette mère folle et violente et ce fils qui grandit malgré tout et finit par devenir l’écrivain que l’on sait.
Il y a aussi l’Algérie, propice à l’éveil à la sensualité chez un jeune garçon, qui se déchire.
Il y a des accents céliniens chez Sportès (est-ce l’influence de la mère détestée qui se plongeait avec délectation dans la lecture du pamphlet « Bagatelles pour un massacre »?) perceptibles aux phrases courtes et rythmées, à la ponctuation foisonnante mais aussi aux thématiques de la haine de l’Autre, qu’il soit Juif ou Arabe. Et il y a de l’humour, un humour noir qui nous secoue, pauvres spectateurs des délires de la mère.
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