Critique – La ville des serpents d’eau – Brigitte Aubert
La fiction aime s’emparer de la réalité pour asseoir ses histoires. L’affaire Natascha Kampusch et, plus récemment, celle de Josef Fritzl qui enferma sa fille dans la cave familiale avant de l’engrosser allègrement ont inspiré les auteurs. On peut penser à « Twist » de Delphine Bertholon, à « Room » d’Emma Donoghue ou encore au dérangeant « Claustria » de Régis Jauffret.
Dans le dernier roman de Brigitte Aubert, on sait d’emblée que la petite Susan, disparue une quinzaine d’années plus tôt alors que toute la petite communauté d’Ennatown est persuadée qu’elle est morte puisque son corps a été retrouvé noyé, est bien vivante. Enfermée dans une cave, elle a même mis au monde une petite Amy, cinq ans, fruit des relations sexuelles forcées qu’elle a eu avec son tortionnaire, le fameux Daddy.
Susan réussit à faire fuir son enfant. Lâchée dans la forêt hostile et froide, Amy va tomber sur Black Dog, un géant noir SDF légèrement déficient mental. La rencontre va tourner en cavale, le clochard étant injustement accusé d’être responsable de la mort de Susan et de quatre autres petites filles.
Mais l’assassin pédophile se trouve bien évidemment au sein de la bonne société de la petite ville.
Alors que le shérif tente maladroitement de mettre la main sur les fuyards. Limonta, ex-flic alcoolique démis de ses fonctions pour avoir commis une belle bavure, flanqué d’un rappeur handicapé, va mener l’enquête.
Suspense, rebondissements, écriture lapidaire, humour, personnages attachants, « La ville des serpents d’eau » a tous les ingrédients d’un bon polar. Et le roman décrit avec causticité des « Desperate housewives » plus vraies que nature.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours