Critique – Dieux de la pluie – James Lee Burke
C’est en 1971 aux États-Unis que Hackberry Holland fait sa première apparition dans l’univers romanesque de James Lee Burke. Il fut supplanté par Dave Robicheaux, « héros » récurrent des polars de l’auteur.
En 2009 aux États-Unis et 2015 pour la France, le shérif texan est de retour. Ancien alcoolique, ex-coureur de jupons, hanté par la guerre de Corée, veuf de sa seconde épouse, le solitaire doit résoudre l’assassinat de neuf femmes asiatiques destinées à la prostitution. C’est flanqué de Pam Tibbs, son adjointe qui en pince pour lui, qu’il va mener une enquête qui le mènera à rencontrer des personnages de pourris, de paumés et de proxénètes qui cherchent à se racheter. Mais c’est sa confrontation avec celui qu’on appelle le Prêcheur qui vaut surtout le coup. Ce sociopathe à l’enfance difficile imagine qu’il est mandaté par Dieu pour exercer la justice sur terre, épargnant ceux qui lui conviennent, condamnant ceux qui font le mal. Tout cela selon des critères très personnels. Préserver la vie d’hommes alors qu’il pourrait les supprimer n’est-elle pas un moyen d’expier le meurtre des immigrées ?
Si on aime la façon dont James Lee Burke campe ce personnage de fou furieux, on aurait voulu que celui de Hackberry soit plus consistant comme l’est le colérique et attachant Dave Robicheaux.
Reste que l’écriture, lyrique quand elle évoque la beauté des paysages, noire lorsqu’elle décrit la nature humaine, est toujours aussi envoûtante.
EXTRAITS
- « Descendre le Prêcheur ? C’est comme essayer de tuer la mort. » (p. 232).
- « Pete est l’un de ces malheureux qui n’admettront jamais que leur pays ait pu les utiliser avant de les recracher comme un chewing-gum qui a perdu son goût. » (p. 246, Pete a combattu en Irak).
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