Critique – Une saison blanche et sèche – André Brink
Ben Du Toit est un Afrikaner bien paisible. Peu ambitieux, au grand désespoir de sa femme Susan, il enseigne l’histoire.
Son métier lui permet de bien connaître son pays qui pratique l’apartheid depuis 1948. Pourtant, à l’image des autres blancs, ce système de discrimination raciale ne semble pas le déranger. Sa rencontre avec Gordon, le vieux balayeur noir de l’école où il enseigne, va bouleverser sa vie. Tout dérape en effet lorsque le fils de Gordon meurt après avoir participé aux émeutes du township de Soweto contre l’enseignement obligatoire en afrikaan. Gordon veut connaître la vérité et se fait aider par Ben. A son tour, Gordon est arrêté. Il meurt en prison. Motif de son décès : le suicide. Ben ne croit pas à cette version et mène l’enquête épaulée par une jeune journaliste dont il tombe amoureux.
A sa sortie en 1979, ce roman avait été interdit par le gouvernement sud-africain. On en devine les raisons tant l’auteur s’emploie à démonter les manipulations dont est capable ce régime au nom d’une idéologie raciste. On se demande même pourquoi il cherche à mentir. Pourquoi camoufler des assassinats alors que l’on est certain de son bon droit à exercer des violences sur des êtres considérés comme inférieurs ?
Malheureusement, trente ans après sa publication, « Une saison blanche et sèche » a mal vieilli. Son côté didactique est parfois lourd et l’histoire comporte quelques longueurs. Il reste malgré tout un témoignage important sur un système qui n’a disparu qu’en 1991.
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