Critique – L’abattoir de verre – J. M. Coetzee – Seuil
Elizabeth Costello est au crépuscule de sa vie. Alors qu’elle est installée en Australie, ses enfants, John qui vit aux Etats-Unis, et Helen, établie à Nice, s’inquiètent pour elle.
« L’abattoir de verre » n’est pas vraiment un roman. Il s’agit plutôt d’une succession de tableaux qui déroulent le temps qui passe sous le parrainage d’auteurs tels que Saint-Augustin ou encore Robert Musil.
On y trouve ainsi sept portraits d’une femme vieillissante, double du Prix Nobel de littérature 2003, dont les multiples identités (femme infidèle, mère, grand-mère, intellectuelle, philosophe, « gardienne » de chats, défenseuse de la cause animale, en particulier des poussins mâles broyés dont le massacre donne lieu à une scène finale bouleversante) nous interrogent sur l’ambiguïté de ce que nous sommes vraiment. Ces croquis qui percent la dégénérescence mentale sous le regard affligé du fils dessinent le destin d’une femme qui, de rationnelle, devient fantasque.
Un livre intelligent, poignant et lucide servi par une écriture précise et juste.
EXTRAITS
- Une femme mariée peut-elle cesser, suite à une décision mûrie, d’être mariée pendant un laps de temps, d’être elle-même, puis de redevenir ensuite une femme mariée ? Qu’est-ce que cela signifie, être une femme mariée ?
- Je suis celle qui aimait rire et ne rit plus. Je suis celle qui pleure.
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