
Critique – Un perdant magnifique – Florence Seyvos – L’Olivier
Dès les premières pages du « Perdant magnifique », on sait que l’issue sera fatale pour Jacques.
Jacques est le second mari de la mère d’Anna, la narratrice, et d’Irène, l’aînée.
Quand s’ouvre le roman, il revient d’Abidjan, où il fait des affaires un peu louches, pour s’installer au Havre, ville où il a grandi et où il a voulu installer sa petite famille : son épouse et les deux filles qu’il considère comme les siennes.
Anna raconte ses colères, son besoin viscéral de tout régenter, sa mégalomanie, ses manies mais aussi son immense générosité qu’il exprime en dépensant l’argent qu’il n’a pas pour combler ses « agneaux ».
Pendant ce temps, le trio resté en France, n’ayant pas d’argent pour payer le chauffage, souffre du froid et doit subir les assauts des banques et des huissiers.
De ce caractère fantasque, excentrique, inconséquent et envahissant, les filles ont honte.
Il semble que c’est pour rattraper ce sentiment que Florence Seyvos a composé ce tombeau littéraire qui rend hommage à cet homme qui a su tant aimer les enfants de sa femme alors qu’elles n’étaient pas de son sang, un homme qui dit toujours que tout s’arrangera à l’avenir, le présent étant toujours décevant, un homme qui n’a jamais grandi et est resté un enfant dans sa tête, un homme qui réclamait tout simplement de l’amour.
A posteriori, malgré et grâce aussi à ses excès, Anna reconnaît que son beau-père a enchanté son adolescence.
Moins touchant que le très joli « Garçon incassable » (2013), « Un perdant magnifique » a su m’émouvoir surtout dans ses dernières pages.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours