Critique – La Littérature ça paye – Antoine Compagnon – Les Équateurs
Le titre, un brin racoleur et trivial, est équivoque. La littérature paie-t-elle pour l’écrivain ou pour le lecteur ?
C’est la relation entre la lecture et ceux qui la pratiquent que l’académicien privilégie dans ce court essai.
Si Antoine Compagnon se désole de la baisse continue de l’intimité avec les livres de ses compatriotes, il « refuse d’y céder ».
Malgré une construction un peu brouillonne, sa thèse est intéressante.
« Nous sommes en plein dans l’idéologie du récit, du storytelling » affirme-t-il, constatant que la politique s’exprime de plus en plus dans les termes de la narration, et donc de la littérature. CQFD !
La littérature, selon l’auteur, se répandrait partout. Il évoque ainsi la « narrative medicine » qui montre que la connaissance par le praticien des codes de la littérature permettait de mieux appréhender les histoires racontées par leurs patients.
De même, l’éditeur juridique LGDJ a lancé en 2017 une revue intitulée « Droit et littérature » qui explore les interactions entre les deux domaines. On retrouve les mêmes interdépendances du côté des sciences humaines telles que l’histoire, l’économie, la sociologie ou encore l’ethnologie qui empruntent à la littérature l’usage des métaphores.
Exemples : la fable des abeilles, le cygne noir…
Grâce à la fréquentation de la littérature, tout homme, quelle que soit sa profession, aura un avantage sur celui qui en est éloigné. Parce qu’il saura raconter des histoires, qu’il détiendra des « compétences psychosociales » plus larges et qu’il optimisera ses « capacités cognitives ».
EXTRAIT
– On ne sait pas la finance si on n’a pas lu « La Comédie humaine ».
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours