Critique – 1275 âmes – Jim Thompson
Nous sommes à Pottsville, « le trou du cul du diable » au début du siècle dernier. Nick Corey est le shérif du canton. Plus occupé à faire la sieste, à manger et à visiter ses maîtresses qu’à faire régner l’ordre, il passe pour un abruti auprès de la population et de son épouse, l’acariâtre Myra.
Pourtant, l’homme est un malin jusqu’au-boutiste qui n’hésite pas à trucider tous ceux qui le gênent…
Ce roman amoral et noir à la langue imagée est un régal d’humour de la même couleur. Il a été brillamment adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre « Coup de torchon ».
EXTRAITS
- « Ce que je pensais, c’est qu’elle devait avoir des fourmis dans le pantalon ou des démangeaisons dans le calcif, ou enfin ce qu’on dit en pareil cas. J’avais dans l’idée que, si on ne s’occupait pas tout de suite de cette affaire, sa culotte allait pas tarder à s’enflammer, à foutre le feu aux aux baraques de la foire et à flanquer la panique, avec des milliers de gens qui mourraient étouffés, piétinés par la foule. Et je ne voyais guère qu’un moyen d’empêcher ça. » (p. 115).
- « Toute ma vie j’avais chassé la femelle, sans me soucier du fait que tout ce qui a un cul à un bout porte des dents à l’autre, et maintenant j’étais en train de me faire pincer comme un bleu. » (p. 119).
- « Les pauvres petites filles sans défense qui pleurent en voyant leur père se glisser dans leur lit. (…). Je frissonne, en songeant à la grande bonté du Seigneur qui a créé tant d’abominations dans ce monde, afin qu’une chose comme un meurtre paraisse bien bénigne en comparaison. » (. 236).
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