Critique – A moi pour toujours – Laura Kasischke
Ni le titre, ni la couverture ornée d’un cœur « To my Valentine » ne doivent tromper le lecteur. « A moi pour toujours » est, à l’instar de tous les livres de Laura Kasischke, un roman cruel ou plutôt un roman sur la cruauté.
Sherry, la quarantaine élégante et plutôt bien conservée, est prof d’anglais dans une université. Elle est mariée à Jon, un bel homme fringant et amoureux de sa femme. Pourtant, la lassitude, déjà prégnante après vingt ans de mariage, s’intensifie avec le départ du fils unique, Chad, un bon garçon plein d’humour qui adore ses parents mais qui est ravi de prendre enfin son indépendance.
Le bon ordonnancement dans la vie du couple est alors bouleversé par l’envoi, à Sherry, de mots d’amour anonymes.
Sherry, toujours soucieuse de ses capacités de séduction, est flattée de ces intentions. Quant à Jon, dans un jeu ambigu, il trouve là l’occasion de booster sa libido. Histoire de pimenter la relation avec sa femme ! Croyant répondre aux désirs de son mari et finalement bien contente de réveiller le désir chez un autre homme, Sherry prend un amant. Plus jeune qu’elle, forcément.
Laura Kasischke, avec son art de décortiquer les relations humaines, nous dépeint un trio pervers à souhait qui nous dérange et nous agace. Notamment Sherry qui ne sait jamais dire non aux sollicitations les plus folles de ces hommes.
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