Critique – Moi tout craché – Jay McInerney
Les histoires les plus courtes sont souvent les meilleures. Cette assertion se vérifie dans le dernier livre de Jay McInerney, souvent présenté comme l’enfant terrible des lettres américaines aux côtés de Bret Easton Ellis.
Dans ce recueil de nouvelles parfaitement ciselées, il nous décrit une Amérique désabusée et sans avenir. Ses personnages sont cyniques, individualistes, les relations humaines sont fondées sur les non-dits, l’hypocrisie et la superficialité, les couples, englués dans le quotidien, se trompent allégrement et se déchirent. Seuls l’argent, le sexe, la drogue, en bref les plaisirs immédiats, guident leurs destinées. Pourtant, le 11 septembre 2001, qui a fortement marqué l’auteur (cf. « La belle vie ») laissait entrevoir, avec les élans de générosité qu’il a provoqué, les prémices d’un début de volonté de vivre ensemble. Mais ce bel engouement a rapidement capoté.
Profondément pessimistes, très réalistes, souvent drôles (lire « Au lit avec des cochons »), ces nouvelles sont très réussies.
Extrait : « Avec le temps, presque n’importe quoi peut finir par paraître normal au sein d’un mariage : les manies alimentaires, les problèmes sexuels et même les beaux-parents. ».
« Je n’arrive pas à savoir ce qui m’effraie le plus – la possibilité que les enfants ne se fassent jamais accepter par leurs petits camarades, ou celle qu’ils finissent par devenir exactement comme eux ».
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