Critique – Anima – Wajdi Mouawad
Wahhch Debch, un Canadien d’origine libanaise, découvre le corps de sa femme affreusement mutilé et violé.
Apprenant l’identité du tueur, un Indien qui se cache dans une réserve, il part à sa recherche non pas dans un esprit de vengeance mais juste pour voir son visage.
Ce qui pourrait n’être qu’une banale chasse à l’homme devient, par le point de vue narratif de l’auteur, un livre formidable, original, poétique, étonnant de violence, de puissance. Bref, un livre qui vous prend aux tripes et au cœur. Ce sont en effet des animaux qui vont prendre la parole pour décrire le parcours et la quête de Wahhch, cet homme qui, précisément, sera sauvé par l’un d’entre eux car il entretient avec les « bêtes » un lien particulier, une sorte de grâce.
Est-ce en raison de sa souffrance, de son respect pour la nature et pour les plus faibles que lui ou parce qu’il a survécu, trente ans plus tôt, au massacre de Sabra et Chatila que Wahhch aura leur faveur ?
« Anima » est pour le moment le meilleur livre que j’ai lu de cette rentrée littéraire 2012. Mais pourquoi n’en parle-t-on pas (à part un passage chez François Busnel) ?
Extrait : « Les humains sont sous le joug d’une malédiction qui les exile sans cesse de leur bonheur » constate, philosophe, le chat domestique à la page 154.
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