Critique – Au vent mauvais – Kaouther Adimi – Seuil
Après « Nos richesses » (2017) et « Les Petits de Décembre » (2019), Kaouther Adimi continue à sonder l’Algérie.
En 270 pages, elle a fait le pari de raconter soixante-dix ans de l’histoire de son pays natal en se concentrant sur la période 1922-1992.
Trois personnages principaux vont habiter ce moment. Tout commence à El Zahra, un hameau aride où rien ne pousse. En cette année 1922 naît Tarek d’une mère muette et extrêmement pauvre. Au même moment vient au monde, dans une famille aisée, un petit Saïd. Il sera le frère de lait de Tarek et son ami d’enfance. Avec lui, il fera les quatre cents coups sous le regard de Leïla, leur petite voisine.
Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue qui décrit des personnages emportés par les événements historiques, de la Seconde Guerre mondiale à la décennie noire en passant par la décolonisation et l’immigration de travail de centaines de milliers d’Algériens en France.
À vouloir tout dire en aussi peu de mots et à trop pratiquer une narration elliptique, Kaouther Adimi frustre le lecteur qui aurait souhaité que certains faits soient approfondis.
Enfin, les personnages sont inégaux. Saïd est davantage un fantôme symbolisant l’enfance et la réussite sociale qu’une présence réelle. C’est le couple formé par Tarek et Leïla qui est au cœur du roman. Or, Leïla, incarnation de la condition de la femme algérienne contrainte par la religion et aspirant à la liberté, ne m’a pas touchée. C’est le taiseux et le rustre Tarek, qui s’éveille à la beauté dans un jardin de Rome, qui est le plus touchant.
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