Critique – Aveu de faiblesses – Frédéric Viguier – Albin Michel

Critique – Aveu de faiblesses – Frédéric Viguier – Albin Michel


Dans une petite ville du Nord de la France vivent Yvan et ses parents. Âgé de 16 ans, le narrateur, est laid, mal dans son corps et humilié par ses « camarades ».

Seule sa mère, qui fait de la sculpture avec du beurre (sic) et collectionne les étiquettes de boîtes de camembert (re sic), semble persuadée qu’il est un génie.

Après la découverte du cadavre d’un petit garçon, Yvan est le coupable tout désigné. Avec des méthodes expéditives, les flics lui font avouer un crime qu’il assure ne pas avoir commis.

C’est paradoxalement en prison qu’il trouvera un peu de sérénité en se liant d’amitié avec quelques détenus.

Entre roman noir et récit social, Frédéric Viguier fait non seulement le portrait d’un garçon fragile (on pense à Patrick Dils), bouc émissaire un brin masochiste, mais aussi celui d’une société prompte à juger et à condamner.

Sans fioriture et dans un style glaçant, « Aveu de faiblesses » fait également la description d’une certaine France, celle des périphéries qui votent pour le FN parce que leurs habitants pensent qu’ils n’ont pas d’avenir et où les chefs d’entreprise peuvent polluer la nature en toute impunité.

Du grand art.

EXTRAITS

  • J’ai attiré très jeune la haine, le mépris, l’aversion, tous les ingrédients de la passion inversée.
  • Il y a dans cette prison, sur les 800 détenus, 800 victimes de la vie et autant d’innocents.

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