Critique – D’ombres et de flammes – Pierric Guittaut – Gallimard – Série noire

Critique – D’ombres et de flammes – Pierric Guittaut – Gallimard – Série noire


Pas de temps mort dans ce second roman de Pierric Guittaut. Dès l’entame du récit, le lecteur est plongé dans le bain avec la description d’un terrible accident, un véritable carnage qui a provoqué la mort d’une famille percutée par un chauffard.

Devant une telle dévastation, les nerfs du major Remangeon lâchent. Toute sa rage se déchaîne sur le conducteur. Après cette « bavure », le gendarme est muté en Sologne, sa région natale, là où « tout est immobile et figé ». Certains auraient pu s’en féliciter. Pas lui. Un très mauvais souvenir est attachée à ce bout de France. Dix ans plus tôt, Elise, l’épouse du « fils du sorcier » a en effet disparu. On ne l’a jamais retrouvée.

A peine débarqué à la brigade, il constate que le braconnage se porte toujours bien au pays de Raboliot. De même que les superstitions qui sont bien ancrées dans les têtes des gens du cru. Et c’est avec un certain respect que ces derniers vont accueillir le militaire qui aurait hérité des dons de son père. Ce legs, il le refuse avec la rationalité qui le caractérise. Même pour aider Delphine, une amie d’enfance, qui voit son élevage de faisans décimé. Le responsable ne peut-être que Tristan Lerouge, un personnage qui voit d’un mauvais œil le retour de Remangeon. Peut-être parce que sa femme ressemble étrangement à celle du major…

Mais des histoires de braconniers et de jeteurs de sort ne suffisent pas à occuper les membres de la brigade. Il faut un meurtre. Ce sera chose faite avec l’assassinat d’une gendarme. !

Si le début du roman est plutôt prometteur, j’avoue avoir été globalement déçue par ce polar noir. Le « héros » blessé par la vie ne m’a pas touchée ainsi que son obsession pour sa compagne volatilisée.

En revanche, la force virile qui se dégage du texte lui confère une certaine originalité : la présence à la fois maléfique et puissante de la forêt, les pouvoirs surnaturels que seuls les hommes détiennent, la chasse comme coutume ancestrale elle aussi pratiquée exclusivement par la gente masculine….

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