Critique – Failles – Yanick Lahens
Dans le vocabulaire scientifique, une faille est une fracture de couches géologiques. Au sens figuré, ce mot est synonyme de faiblesse. Avec ce titre parfaitement choisi, l’écrivaine haïtienne Yanick Lahens raconte la tragédie du séisme qui frappa l’île le 12 janvier 2010 et dénonce l’incurie des gouvernants et le comportement des ONG tout en stigmatisant l’attitude fataliste de son propre peuple. C’est à la fois bien écrit, intéressant et pertinent. Elle pose également la question de la légitimité d’écrire sur un événement aussi dramatique.
Donne envie de lire « La couleur de l’aube » du même auteur ainsi que deux écrivains qui auraient le mieux décrit l’essence (si ce mot a une signification) du peuple qui se libéra le premier du joug colonialiste en 1804 (« Le soulèvement des âmes » de Madison Smartt Bell et « Continents à la dérive » de Russell Banks).
Extraits : « comment écrire quand on est aux prises avec l’ombre ? » (p. 65) ; « la littérature signale le cauchemar jusque dans ses plus lointains retranchements et, en même temps, indique l’échappée » (p. 66) ; « je n’ai aucun doute que nous, écrivains, continuerons à donner au monde une saveur particulière » (p. 72).
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