Dans son dernier roman, Maud Tabachnik que je n’avais jamais lu jusqu’à présent nous retrace l’épopée de l’Exodus, ce bateau chargé en 1947 de transporter 4 500 survivants de la Shoah.

Le livre retrace avec minutie les préparatifs et le déroulement de cette aventure culottée.

Si la dimension historique, par ailleurs bien documentée, est plutôt intéressante, l’aspect romanesque est réduit à sa plus simple expression (hormis l’improbable bluette entre le capitaine britannique John Milton et la belle Juive Marga).

Autre reproche : les partis pris de l’auteur clairement en faveur des Juifs. Les Arabes, présentés comme des brutes, n’auraient aucune légitimité à refuser le partage de la Palestine. Les Britanniques, chargés d’empêcher l’afflux massif d’émigrés juifs, seraient inhumains. Quant aux Français, ils seraient tous d’anciens miliciens (or, malgré le système de collaboration du régime de Vichy, la France est l’un des pays européens qui aurait sauvé les plus de Juifs. Selon Serge Klarsfeld, figure qu’on ne peut suspecter de révisionnisme, sur 310 000 Juifs résidant en France, environ 25% auraient été déportés. On sait que ce ne fut pas le cas des Pays-Bas par exemple). Or, la situation est bien évidemment plus compliquée. Sinon, le conflit israëlo-palestinien serait résolu depuis longtemps.

Enfin, pourquoi les Editions de l’Archipel ont-il publié ce livre dans leur collection « Suspense » alors que nous connaissons l’issue de cette épisode peu glorieux de notre histoire ? Mystère !