Critique – La disparition de Jim Sullivan – Tanguy Viel
J’avais bien aimé « Insoupçonnable », encore plus « Paris-Brest », mais là la sauce ne prend pas.
Dans « La disparition de Jim Sullivan » (Jim Sullivan est un chanteur qui a réellement disparu), l’auteur annonce la couleur. Il entend écrire un roman américain, forcément international, en appliquant les recettes ad-hoc. Déjà, je ne suis pas d’accord avec ce postulat. En quoi la littérature allemande ou française seraient moins internationales (universelles) que l’américaine ?
Les thèmes qui traversent la littérature ne sont-ils pas toujours un peu les mêmes. En quoi Proust serait-il moins international que Faulkner ?
Bref, pour Tanguy Viel, les ingrédients nécessaires à la rédaction d’un bon roman américain sont : un héros, homme de préférence, divorcé et universitaire ; de l’adultère ; des paysages grandioses ; des références à l’histoire des States mais aussi à l’actualité la plus récente ; de la musique…
Je n’ai pas compris le parti pris de l’auteur. Se moque-t-il des « page-turner » qui inondent les tables des grandes surfaces culturelles ou se moque-t-il de la littérature américaine en général ? Je pense – j’espère – qu’il s’agit de la première proposition. On ne peut en effet pas mettre sur un même pied d’égalité un écrivain comme Douglas Kennedy et une Joyce Carol Oates.
Si vous voulez lire un roman américain construit selon les codes de Tanguy Viel, allez du côté de la Suisse et lisez, si ce n’est déjà fait, « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert » de Joël Dicker, best-seller à l’américaine indigeste.
Pour revenir à « La disparition de Jim Sullivan », je dirai qu’il s’agit d’une espèce de making-of, d’un objet littéraire plutôt original et intelligent mais un brin prétentieux. Même si l’humour n’est jamais loin.
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