Critique – La Pouponnière d’Himmler – Caroline de Mulder – Gallimard


Alors que la guerre gronde à l’Ouest, la sérénité règne au Heim Hochland situé à quelques de Munich, la capitale de la Bavière.

Ce Lebensborn (fontaine de vie) est l’un des dix foyers implantés sur le sol allemand pour créer une race aryenne.

Nous sommes en septembre 1944, alors que les populations ont peur et souffrent de malnutrition, le Heim est un cocon protecteur où les mamans et les bébés vivent dans un certain luxe et mangent à leur faim.

Mais quand on gratte un peu le vernis de ce tableau idyllique, on s’aperçoit que le Lebesnborn a tout d’une industrie pour laquelle les femmes fabriquent des enfants destinés à régénérer le peuple allemand.

Et gare à celles qui donnent naissance à un nourrisson non conforme aux canons voulus par Himmler, le grand ordonnateur du projet eugéniste…

C’est par les voix de trois personnages que nous est racontée la vie dans cette maternité.

Renée est une très jeune femme venue de Normandie après avoir été séduite et engrossée par un beau soldat teuton.

Helga est une « Schwester », une infirmière chargée de prendre soin des mères et de leur progéniture. C’est le personnage le plus intéressant du roman, écartelée qu’elle est entre l’obéissance aux idéaux nazis et la réalité qui se déroule sous ses yeux.

Marek est un ouvrier polonais qui travaille pour la pouponnière. Transféré de Dachau où il a vécu le pire, il symbolise l’autre, celui qui éprouve la disette dans son corps et la crainte des coups.

« La Pouponnière d’Himmler » est un huis clos glaçant qui décrit un projet fou pour la pureté et la vie. Non loin de là, à Dachau, les prisonniers mouraient.

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