Œuvre collective préfacée par l’Eurois Philippe Delerm, « La Seine-Maritime des écrivains » est une invitation à un voyage littéraire au cœur du département le plus septentrional de la Normandie, entre terre et mer, qui héberge la capitale d’une région ne détenant que la dixième place en superficie de la France métropolitaine, mais une position remarquable dans le domaine des arts et, en particulier, de la littérature.

Du géant Flaubert à des auteurs plus récents tels que Maylis de Kerangal en passant par Corneille, Alain, Sartre, Beauvoir, scientifiques et écrivains se sont penchés sur l’influence que le territoire a eue sur ces romanciers, poètes et penseurs, mais aussi sur le rayonnement que ces derniers ont offert à des lieux plus ou moins secrets et connus. Même si certains d’entre eux, et le père du bovarysme en particulier, entretenaient avec leur terre natale ou d’adoption des rapports ambigus. Ainsi, l’ermite de Croisset ne ménageait pas les bourgeois de Rouen qui ne l’épargnaient pas en retour.

Illustré, chaque chapitre se termine par un extrait d’une œuvre éclairant le lien indéfectible qui s’est noué entre les auteurs et les espaces à la fois doux et rugueux qui caractérisent le département.

En 1955, la Seine-Inférieure devient la Seine-Maritime, un qualificatif qui lui sied mieux compte tenu de sa façade ouverte sur le Manche.

Pourtant, comme le constate l’auteur de « La Première gorgée de bière », « la Seine-Maritime littéraire est très peu maritime » et elle est « dix-neuvième » ajoute-t-il avec Flaubert, Maupassant et « l’ombre passante de Victor Hugo ».

Si on peut taxer certains des écrivains normands de prosateur du terroir, d’autres ont eu une portée universelle qui explique leur succès international. Ainsi en est-il de Flaubert, de Maupassant ou encore d’Annie Ernaux dont la portée a été récompensée par le Prix Nobel en 2022.