Critique – Lame de fond – Linda Lé
C’est d’outre-tombe que Van nous parle. Ce Français d’origine vietnamienne vient d’être écrasé par la voiture de sa femme. Volontairement ou non, on ne le saura jamais. Après vingt ans de vie commune avec Lou, son épouse, la passion s’est étiolée depuis longtemps. Van ne fait plus aucun effort. Il boit plus que de raison, fume comme un pompier. Quant à Lou, la Bretonne « pur beurre », elle est toujours aussi sérieuse.
Ce roman choral donne la parole à la femme bafouée mais aussi à Laure, l’ado gothique du couple, dont le père ne comprend ni les goûts musicaux, ni les fréquentations. Ulma, la maîtresse eurasienne de Van, est la quatrième voix de ce roman qui dit beaucoup sur les incompréhensions familiales, sur les non-dits mais aussi, après la mort accidentelle de Van, sur les regrets.
Ecrit dans style enlevé et agréable, « Lame de fond » tourne malheureusement rapidement en rond. Trop de redondances rendent la lecture parfois ennuyeuse. Dommage.
J’ai pourtant été touchée par les portraits des deux femmes de Van qui entretiennent avec leurs mères des rapports douloureux. Quant au personnage de Van, parfait modèle d’intégration, il s’est éloigné du Vietnam à la mort de sa mère qu’il rêvait de faire venir en France. Peut-être est-ce elle la femme de sa vie ?
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