Critique – L’égaré de Lisbonne – Bruno d’Halluin
Nous sommes à la fin du quinzième siècle. Juif espagnol persécuté par les catholiques, Joao Faras fuit son pays pour s’installer au Portugal avec Leonor, son épouse, et ses deux filles.
Cet homme, qui n’a rien d’un héros, alors que ce livre ressemble étrangement à un roman d’aventures, est un médecin raté passionné de cosmographie et dépêché par le roi pour embarquer sur une caravelle à la découverte de ces étranges territoires qui peuplent le Nouveau Monde. Victime du mal de mer et d’une étrange maladie qui fait perdre les dents (le scorbut ?), incapable de soigner ses camarades d’infortune, Joao est un bien piètre marin. Il est néanmoins fasciné par ces contrées luxuriantes débordant de fruits aux saveurs inconnues et peuplées de femmes aux courbes affolantes dont le souvenir de l’une d’entre elles hantera ses rêves érotiques.
De retour à Lisbonne, il retrouve sa femme et ses deux filles mais son périple sur la mer l’a transformé et, à force de fréquenter les endroits louches de la ville pour apaiser ses tourments dans l’alcool, il fait de mauvaises rencontres et se trouve embringué dans une sordide affaire de vol de carte. Cette partie n’a d’intérêt que par les descriptions intimistes des états d’âme de Joao et réalistes de la ville de Lisbonne meurtrie par une épidémie de peste, des tremblements de terre et le massacre des Juifs.
Bien documenté, écrit dans un style classique et parfois désuet, « L’égaré de Lisbonne » est une invitation au voyage dans le temps et dans l’espace.
Sa lecture peut être conseillée aux adolescents férus de romans d’aventures
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