Entre ces deux « pays », le Cantal et Paris, Claire ne veut pas choisir. De sa région natale, elle a conservé l’amour de la montagne, des saisons bien marquées, du froid, de la neige, des odeurs de foin et de vache, des couchers de soleil… Quant à la capitale, elle la remercie de lui avoir offert l’ouverture à la connaissance et à la culture.

Dans le cadre de ses études de lettres classiques qu’elle suit avec sérieux, elle passe ses journées à la bibliothèque, dévorant tous les livres qu’elle n’a pu lire dans son enfance. Elle découvre d’autres milieux sociaux que celui de la paysannerie

. Son diplôme en poche, elle devient enseignante mais reste à Paris. Néanmoins le lien avec le Cantal n’est pas rompu. Elle y achète une maison. Chaque année, elle accueille dans son appartement son père, dont elle dessine un magnifique portrait, et son neveu. Et le vieil homme a toujours beaucoup de mal à comprendre cette fille qui, toute petite, n’avait déjà rien d’une manuelle.

J’ai découvert Marie-Hélène Lafon avec « Les derniers Indiens » puis « L’annonce ». Plus autobiographique que ses précédents romans, « Les pays » est un livre magnifique servi par une écriture faite de longues phrases précises et ciselées.