Critique – L’insouciance – Karine Tuil – Gallimard
Le dernier roman de Karine Tuil provoque manifestement des réactions diamétralement opposées. Soit on adore (et les aficionados semblent les plus nombreux), soit on déteste.
Sans aller jusque là, alors que j’avais bien aimé « L’invention de nos vies », « L’insouciance » m’a déçue. Présenté comme le choc de la rentrée littéraire, il se veut ancré dans la réalité contemporaine. C’est un parti pris qui ne me dérange pas, bien au contraire. Ce qui m’a gênée, c’est le manichéisme des personnages. A savoir, pour commencer, Roman Roller, de retour d’Afghanistan où il a perdu des hommes. Envoyé en stage de décompression à Chypre pour soigner le traumatisme de la guerre, il y rencontre Marion Decker, écrivaine et journaliste, et succombe au charme animal de la donzelle. Elle est mariée à François Vély, un chef d’entreprise aux dents qui rayent le parquet et en rupture avec ses racines juives. De son côté, Romain est en couple avec Agnès, une femme parfaite qu’il n’aime plus.
Parallèlement, on croise Osman Diboula, un fils d’immigrés récupérés par le Président de la République, en l’occurrence Sarkozy, pour devenir la caution « minorité visible » du pouvoir.
Après plus de 500 pages, le constat est accablant. Ils sont tous pourris. Même le style n’est pas toujours très heureux notamment dans la description des scènes d’amour.
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