Critique – Norferville – Franck Thilliez – Fleuve éditions
Sortie de l’imagination du très inventif Franck Thilliez, Norferville fait partie des cités construites pour y loger le personnel chargé d’exploiter un minerai dont le Grand Nord canadien regorge.
Inutile de dire que la gent féminine est rare dans cet environnement « testostéroné » aux conditions climatiques éprouvantes où cohabitent avec difficultés hommes blancs et populations innues.
Le roman ouvre sur une scène d’une grande violence. Léonie, née d’un père blanc et d’une mère autochtone, et Maya, « de sang innu », sont violées par trois hommes dont elles ne connaissent pas l’identité.
Vingt ans plus tard, le cadavre atrocement mutilé d’une jeune femme dont le foie a été retiré est retrouvé à Norferville.
Léonie, qui a quitté cette ville de malheur, est devenue policière à Baie-Comeau. Censée bien connaître le terrain, elle est dépêchée sur place pour enquêter sur le meurtre.
Lyon, à des milliers de kilomètres de là, Teddy, criminologue habitué à collaborer avec les flics, apprend que sa fille a été tuée à Norferville. Il s’envole pour le Canada pour former un binôme avec Léonie.
Le duo lèvera le voile sur une sordide affaire de prostitution et d’assassinats de femmes innues inspirée de faits réels.
Au-delà de l’investigation policière fort bien menée, Franck Thilliez met à jour le racisme endémique de l’Amérique du Nord à l’égard des Premières Nations, le parcage de celles-ci dans des réserves où l’alcool et la drogue coulent à flots ainsi que le pillage des richesses naturelles qui détruit en toute impunité les écosystèmes.
Par certains aspects, « Norferville » m’a fait penser au dernier roman de R. J. Ellory « Une saison pour les ombres » dans lequel est évoqué la figure du Wendigo, créature cannibale issue des légendes amérindiennes.
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