Critique – « Oh… » – Philippe Djian
Le dernier roman de Philippe Djian commence avec un coup de poing aux sens propre et figuré. Michèle, la quarantaine bien tassée, vient se faire violer dans la maison où elle vit seule avec son vieux chat depuis qu’elle est séparée de son mari.
Cette femme moderne, indépendante financièrement (elle co-dirige avec sa meilleure amie dont le mari est son amant une entreprise florissante) et autoritaire entend bien régenter la vie de son entourage. Celle de son ex qui s’empêtre dans une relation avec une trop ravissante personne, celle de son fils qui s’amourache d’une femme enceinte d’un enfant dont il n’est même pas le père, celle de sa mère, cougar pathétique, à laquelle elle refuse toute visite à son père emprisonné pour avoir assassiné quelques dizaines d’enfants !
Devant tant de faiblesse, Michèle semble être le seul personnage fort de ce scénario invraisemblable digne d’une série américaine un peu trash.
Pourtant, dès qu’elle découvre l’identité de son violeur, Michèle va se transformer en esclave sexuel.
« Oh… » est un beau portrait de femme doublé d’une remise en cause d’un certain féminisme.
Les femmes qui sont apparence les plus solides sont elles aussi faillibles.
« Oh… » a décroché le Prix Interallié 2012.
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