Critique – Par amour – Valérie Tong Cuong – JC Lattès

Critique – Par amour – Valérie Tong Cuong – JC Lattès


La Parisienne Valérie Tong Cuong, dont la famille maternelle est havraise, s’est penchée sur les souffrances que la population du port normand a endurées pendant le second conflit mondial.

Des guerres, on nous enseigne les grandes dates, les batailles en oubliant parfois le sort réservé aux civils. En s’attachant à deux sœurs et à leurs familles, l’auteur de « L’atelier des miracles » s’attache à décrire comment l’occupation allemande et les bombardements incessants des Alliés ont bouleversé le quotidien des urbains : les restrictions alimentaires, les épidémies, la saleté, l’arrêt de la scolarisation…

Dans ce roman choral, il y tout d’abord Emélie, une femme forte et rigoureuse, épouse de Joffre et mère de Jean et Lucie. Sa sœur Muguette, enjouée et fantasque, attend le retour de son mari Louis avec ses enfants Joseph et Marline.

Respectant la chronologie, de l’exode à la libération, « Par amour » souligne combien les situations de crise peuvent ébranler les caractères, les sentiments et les réactions et remettre en cause les relations, la compréhension, la confiance et l’intimité entre les êtres. Jusqu’à ce que l’amour gagne, faisant de la guerre une parenthèse tragique, tremplin pour une nouvelle existence après cinq années de vie en suspens.

Bien documenté, ce récit émouvant aux personnages attachants sonne juste.

EXTRAIT

Nous ne nous parlions plus, ou si peu, enfermés en nous-mêmes pour des raisons parfois communes et parfois différentes, comme si chacun de nous quatre était appuyé, impuissant, au bastingage de sa vie et observait la vague grossir et le cataclysme approcher.

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