Critique – Toutes les familles heureuses – Hervé Le Tellier – JC Lattès
Cet homme abominable avoue dans ce livre autobiographique ne pas avoir aimé sa famille sauf son grand-père qui trouve grâce à ses yeux malgré son racisme et sa tante fantasque et jouisseuse de la vie.
En plusieurs courts chapitres, il règle son compte avec un humour grinçant à son père, le « Genitor », son beau-père et surtout à sa mère, la terrible Marceline, une femme aigrie, folle, jalouse, haineuse, destructrice et finalement malheureuse.
Nous lecteurs aussi affreux que l’auteur, nous nous délectons avec une forme de voyeurisme du récit des relations complexes entre Hervé Le Tellier et sa famille. Ce qui ne signifie pas que l’homme n’a pas de sentiments. Il nous le prouve dans un passage très émouvant qui souligne que notre famille de cœur n’est pas forcément celle de nos parents.
Plutôt que de faire une critique exhaustive de « Touts les familles heureuses », écoutons l’écrivain et son style qui fait mouche :
- Né fin 1931, Guy avait douze ans à la Libération de Paris, vingt-cinq quand les événements d’Algérie prirent de l’ampleur. Une génération chanceuse et pourtant bâtarde, à la jeunesse coincée entre l’Occupation et la guerre d’Algérie. Il était né trop tard pour collaborer, trop tôt pour torturer. Rien ne prouve qu’il eût fait l’un ou l’autre. Même pour des actes indignes, il faut un peu de trempe. Sans doute n’aurait-il pas su refuser de monter dans un mirador.
- Mais comment oses-tu parler ainsi de ta mère ?
Et si j’étais le fils de Hitler, je devrais aussi me taire ? pouvait être ma réponse.
- Son conformisme était si extrême qu’il confinait à l’originalité.
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