Critique – Le nouveau nom – Elena Ferrante – Gallimard
Difficile de résumer le deuxième volume de la trilogie d’Elena Ferrante « L’amie prodigieuse » sans nuire au suspense.
Je me contenterai de rappeler qu’à la luminosité de la mer et du soleil où se déroule une bonne partie du roman, loin du sinistre quartier de Naples, s’oppose l’assombrissement des relations entre Lila et Lenù. La jalousie n’est pas étrangère à leurs différends…
Alors que Lila végète avec un mari qu’elle n’aime pas et qui la bat, Lenù, espèce de petit chien terne mais fidèle, prend son envol grâce à sa fuite vers Pise pour y suivre des études et oublier son amitié malmenée et son amour brisé pour le beau Nino.
Le tour de force d’Elena Ferrante est de livrer une somme de plus de 550 pages qui, occultant quasiment l’environnement historique dans lequel l’histoire se déroule, se concentre sur des personnages dont les petites vies sont magnifiées par la puissance psychologique qu’elle leur insuffle. Les portraits féminins sont particulièrement soignés. On ne s’ennuie pas à la lecture de cette saga romanesque qui évite de sombrer dans les bons sentiments pour mieux souligner les travers humains. On devient tellement addict qu’on en redemande. Vivement la suite.
EXTRAITS
- Les hommes te mettent leur truc à l’intérieur et tu deviens une boîte de chair avec une poupée vivante dans le ventre.
- Ni la caisse des deux épiceries ni même celle de la fabrique ou du magasin de chaussures ne suffisaient à dissimuler notre origine.
- D’après lui, la beauté de Lila était presque de la laideur, elle était de ces beautés qui ensorcellent les hommes mais leur font peur.
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