Critique – Quatre jours en mars – Jens Christian Grondahl
Ingrid, proche de la cinquantaine, a réussi sa vie professionnelle. Elle est une architecte talentueuse. Mais qu’en est-il de sa vie privée ? Alors en déplacement en Suède, elle est contactée par son ex-beau-père au sujet d’un délit commis par son fils Jonas, un ado compliqué alors qu’il fut un enfant charmant.
De retour à Copenhague, rongée par la culpabilité, elle passe quatre jours à plonger dans son passé. Trois générations de femmes défilent sous nos yeux : Ada, la grand-mère, une femme égoïste et mythomane qui a collectionné les conquêtes masculines ; Berthe, la mère, au comportement puéril, délaissée par sa propre mère et qui n’a pas su transmettre à sa fille l’amour qui lui a tant manqué. Et puis, il y a Ingrid, au mariage raté, qui entretient depuis 8 ans une relation avec un homme marié. Ingrid qui, malgré sa volonté de rompre avec le comportement de ses aïeules, n’a pas réussi l’éducation de son fils.
Fin psychologue, le Danois Jens Christian Grondahl nous offre des portraits de femmes finalement ordinaires pour lesquelles nous ressentons peu de compassion. Et c’est le tour de force de l’auteur, peut-être parce qu’il est un homme, de garder une certaine distance avec ces personnages et de ne pas sombrer dans le pathos. En revanche, le personnage de Per, le grand-père par alliance d’Ingrid, est touchant par son humanité.
Les lecteurs qui aiment l’action seront certainement déconcertés par quelques longueurs et par une certaine afféterie du style.
« Quatre jours en mars » est un livre qui se mérite. Il nous apprend beaucoup sur la nature humaine.
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