Critique – Brut – Dalibor Frioux
Dans un futur relativement proche (nous sommes au milieu du XXIème siècle), la Norvège est le seul pays au monde à vivre dans la richesse et le calme. C’est grâce à ses ressources inépuisables en pétrole qu’elle est devenue un îlot de stabilité (clin d’oeil de l’histoire, c’est dans ce même pays qu’un extrémiste de droite allumé a tué des dizaines de personnes quasiment au même moment que le livre sortait). Mais l’opulence impose une certaine éthique. Un Fonds souverain qui vit grâce aux revenus du pétrole est chargé de faire le bien sur la terre. Histoire de se donner bonne conscience (« si nous n’avions pas l’argent du pétrole, nous ne pourrions pas être éthiques de façon aussi grandiose » constate l’un des personnages).
Dans cette Norvège « idyllique » évoluent des personnages qui donnent un peu de chair aux propos de l’auteur : Katrin, ex-mannequin qui a décidé de profiter de son argent sans remords ; Sigrid, sa fille, sorte d’écolo bien-pensante ; Henryk, responsable du Fonds qui tente (avec naïveté?) de concilier argent et morale ; Kurt, candidat au Prix Nobel, capable de tout pour parvenir à ses fins. Malheureusement, ils manquent tous de consistance. Car, le personnage principal, c’est bien le pétrole, cette denrée rare dont nous devrions bientôt manquer.
Roman d’anticipation « Brut » ne m’a pas entièrement convaincue. Si l’idée de départ est intéressante, l’histoire est plutôt indigente. Le livre est sauvé par son intelligence, son brillant, son sens des formules (on sent que l’auteur est prof de philo) même si le style, parfois grandiloquent, peut agacer parfois.
On attend néanmoins le deuxième roman de Dalibor Frioux.
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