Corruption, commissions occultes, rétro-commissions versés aux politiques, tous les ingrédients sont en place pour faire de « Guerre sale » une dénonciation en règle de la Françafrique. Mais le dernier polar de Dominique Sylvain est plus que cela. C’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes avec leurs lâchetés mais aussi leur courage et leur formidable capacité de vengeance. Difficile d’en dire plus. Nous risquerions de déflorer la fin de cette histoire qui vaut surtout pour la consistance de ces personnages qui vont tenter d’élucider l’assassinat particulièrement barbare d’un avocat spécialiste des relations franco-africaines.

Le mode opératoire du crime est le même que celui perpétré cinq ans plus tôt. La victime était alors un policier franco-congolais. Toussaint Kidjo était alors l’assistant de la commissaire Lola Jost. Incapable d’élucider l’affaire ; cette dernière avait pris sa retraite. Mais la mort de l’avocat lui redonne le goût d’enquêter. Lola, qui ne mégote pas sur la bonne chère et la dive bouteille, va se lancer dans l’aventure accompagnée de son improbable amie Ingrid, une Américain danseuse dans une boîte de strip-tease, qui se trouve être l’ancienne maîtresse de Sacha Duguin, commandant à la Crim et chargé officiellement des investigations…

Ecrit dans un style agréable, avec des dialogues enlevés et des métaphores qui sont autant d’indices, « Guerre sale », avec son habile construction, nous fait passer un moment de lecture plutôt bon.