Critique – Vie animale – Justin Torres
Ils sont trois jeunes garçons (7, 8 et 10 ans) qui vivent dans une « famille » baignant dans la misère économique et intellectuelle. Il y a Ma, enceinte de son premier enfant à 14 ans, serveuse la nuit, toujours vivant de façon décalée, préparant le dîner à l’heure du déjeuner, encaissant les coups de son compagnon mais aussi ses assauts sexuels. Il y a Paps, le père, à peine plus âgé, un grand costaud noir qui use de sa force physique, vivotant de petits boulots, quittant le cloaque familial pour satisfaire ses pulsions.
Le narrateur, le plus jeune de la fratrie, décrit (en utilisant le « on » comme si elle constituait une entité à part entière) la vie des trois fils rythmée par la faim, la violence mais aussi, parfois, par des moments de tendresse que leur prodiguent leurs géniteurs.
Progressivement, on passe au « je », signe que le petit dernier prend ses distances avec son milieu familial (il aime les livres, il se découvre une sexualité différente). Une faute qu’il devra payer.
Si le sujet n’est pas très original (mais y-a-t-il encore des histoires qui n’ont jamais été écrites), « Vie animale » (titre très bien vu) vaut surtout pour son style sec, lapidaire qui transcrit parfaitement l’ambiance glauque et noire de la vie des ces êtres en marge.
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