Dans « Chaos brûlant », Stéphane Zagdanski s’est emparé de l’affaire DSK de mai 2011, fait divers au retentissement international, pour livrer une somme quasi pamphlétaire à la fois érudite et intelligente et au style brillant sur les vices de la mondialisation et du capitalisme financier avec des apartés sur le nazisme, la psychiatrie, l’antisémitisme (une partie de la famille de l’auteur a péri dans les camps d’extermination et lui-même est un essayiste qui a écrit sur ce thème), le désastre écologique…

La parole est donnée à un certain Sac d’Os, schizophrène interné au Manhattan Psychiatric Center (un endroit où DSK a séjourné quelques heures), qui entretient avec ses congénères (Karl Marx, Franz Kafka, Sigmund Freud…) aussi fous et doués que lui des conversations qui ne manquent pas, malgré certains délires, de lucidité et d’humour.

Mais, pourquoi avoir pris DSK, dont le portrait en parfait libidineux priapique est savoureux, comme prétexte à décrire la folie du monde ? Je n’en vois pas l’intérêt. Enfin, le « roman » aurait mérité d’être élagué. J’avoue que les cent cinquante dernières pages étaient un peu laborieuses à lire.