Critique – Comment j’ai mangé mon estomac – Jacques A. Bertrand
Le narrateur, en l’occurrence l’auteur, a toujours vécu au gré des humeurs et soubresauts de son estomac et il n’est pas loin de penser, comme les Indiens Arakawis, qu’il contient son âme.
Mais le simple ulcère se transforme en cancer.
Moi qui suis une phobique des hôpitaux, j’ai eu un peu de mal, même si elles sont pleines d’humour, avec les descriptions très réalistes des interventions médicales et chirurgicales.
En revanche, j’ai beaucoup aimé les réjouissantes digressions sur la bêtise (cf. en particulier le chapitre 9), cette bêtise qu’il ne parvient toujours pas à digérer. Malgré un estomac tout neuf même s’il est un peu amputé. Une mutilation qui ne l’empêche pas de savourer les dîners en terrasse en compagnie de sa femme Héloïse, elle aussi atteinte d’un cancer.
EXTRAITS
«Chez nous aujourd’hui – en attendant des circonstances plus favorables aux grands chambardements -, ils manifestent à la sortie de la messe, avec leurs enfants, et vont jusqu’à faire le coup de poing pour contester la loi autorisant le mariage homosexuel. Je digère mal toutes ces choses. Et, notez, ce n’est pas que je sois un inconditionnel du mariage.»
« Ça commence quand, la Bêtise? Quand on croit vraiment qu’on a raison de croire ce qu’on croit. Et que celui qui pense autrement est un hérétique, un traitre, un chien d’infidèle. Un sous-homme. Un moins que rien. L’exterminer est la moindre des choses. Au nom du Peuple élu, de la communauté sacrée des fidèles, de la Race supérieure. De la seule explication possible du monde – la nôtre. »
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