Critique – Le liseur du 6h27 – Jean-Paul Didierlaurent
Tout commence à la manière des « Temps modernes » de Charlie Chaplin. Guilain Vignolles déteste son travail. Lui, l’amoureux des mots, est chargé de faire fonctionner la « Chose », une machine monstrueuse pilonneuse de livres.
Le soir venu, il récupère quelques feuilles rescapées du génocide et les lit à haute voix le lendemain dans le RER de 6h27 pour le plus grand plaisir des voyageurs.
Guilain est un célibataire contraint. Il vit seul avec son poisson rouge et rend visite plusieurs fois par semaine à Giuseppe, un vieil homme dont l’instrument papivore a englouti les jambes. Pour éviter que son ami sombre dans la dépression, il part à la quête des livres qui ont été imprimés avec le papier recyclé le jour funeste de l’amputation. Une manière pour l’invalide de retrouver ses membres inférieurs.
Mais s’il parvient à soulager le mal-être de son ancien collègue, il reste toujours aussi désoeuvré . Jusqu’au jour où deux petites vieilles lui demandent de faire des lectures à la maison de retraite où elles résident. Jusqu’au jour où il découvre une clé USB qui contient les mémoires d’une certaine Julie, une jeune femme dame-pipi dans un centre commercial.
Eloge de l’amitié et de la quête de l’amour, « Le liseur du 6h27 » est un roman original et très bien écrit (ce qui n’est pas toujours le cas de ce genre de littérature) qui nous prouve que la passion des mots peut être un moyen de partage avec l’autre.
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