Critique – Quand j’étais vivant – Estelle Nollet
Découverte en 2009 avec le remarquable « On ne boit pas les rats-kangourous », son premier roman, Estelle Nollet est en passe de devenir mon auteur français préféré.
Harrison, Juma, N’Dilo et Pearl, l’éléphante, sont morts mais ils continuent à se parler. Tous ensemble, ils regardent un film où se déroulent les temps forts de leur existence.
Harrison, britannique d’origine, a toujours vécu en Afrique. Sauf après le décès de sa mère adorée qui l’emmena en Angleterre, pays qu’il exècre. Héritier de la réserve de son père, un être qui vit grâce aux touristes avides de décharger leurs fusils sur les animaux sauvages, il prend le contre-pied de cet homme détesté en devenant un protecteur de la faune et un farouche opposant des braconniers. La mort de son épouse le renferme sur lui-même, le rend plus amer vis-à-vis du monde qui l’entoure. Pourtant, ce bourru a un cœur. La preuve avec l’attachement qui le lie à Juma, un jeune garçon albinos mutilé par les siens.
N’Dilo, ami d’enfance de Harrison, a été poussé par la misère qui sévit dans certaines régions du continent à vendre de l’ivoire pour survivre.
Enfin, il y a Pearl qui donne son point de vue sur la disparition de son espèce.
Allégorie de l’humanité dans ses dimensions de haine et d’amour, « Quand j’étais vivant » est un livre magnifique et tragique sur les relations ambiguës entre les êtres et sur les rapports que ces derniers entretiennent avec la nature.
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