Critique – Les règles d’usage – Joyce Maynard – Philippe Rey
Dans la plupart de ses romans, Joyce Maynard pose un regard subtil sur cette période si trouble qu’est l’adolescence.
Son dernier roman, publié aux États-Unis en 2003, ne déroge pas à la règle.
Wendy vit à New York en « presque » parfaite harmonie avec sa mère Janet, son beau-père Josh et Louie, son petit-frère. Car elle jalouse parfois ce dernier, car elle en veut parfois à sa mère d’être toujours sur son dos, car elle n’a pas vu depuis longtemps son père biologique Garret qui vit en Californie.
La disparition de sa mère dans l’attentat contre les « Twin towers » va bouleverser le fragile équilibre de sa vie. Incapable de faire le deuil (je déteste cette expression mais je n’en trouve pas d’autre) dans une ambiance délétère où le beau-père perd les pédales et où Louie se replie sur lui-même, elle décide de rejoindre son géniteur. Elle profite de l’inexpérience de ce dernier en matière d’éducation et de la grande liberté qu’il lui accorde pour sécher le collège et faire des rencontres qui la feront grandir : avec Alan, le libraire, père d’un enfant autiste, avec une mère adolescente qui souligne combien Janet fut une personne attentive à sa fille, avec un garçon marginal à la recherche de son frère.
Rythmé par un afflux de souvenirs qui sont comme des petites madeleines qui lui permettent de ne pas oublier sa mère, « Les règles d’usage » est un roman d’apprentissage émouvant et le portrait d’une adolescente sensible qui devient une belle personne.
Sans pathos et dans un style très simple à la construction impeccable, le récit de Joyce Maynard fait l’éloge de la résilience et de l’amour. L’amour pour sa famille et ceux qui le méritent.
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