Critique – Comment tu parles de ton père – Joann Sfar – Albin Michel
« Il ne faut pas, sciemment, mentir à son gosse. Sinon ensuite il passe sa vie à raconter des histoires » écrit l’auteur. Par cette phrase ambiguë, il reproche à la fois à son père de lui avoir caché la mort de sa mère alors qu’il n’avait que trois ans et demi et le remercie de lui avoir transmis son don pour l’imagination.
Le brillant avocat niçois et collectionneur de conquêtes féminines André Sfar est mort. Un mois après, son fils perd la vue pendant des vacances en Grèce. Est-ce la vengeance de Dieu à l’encontre de celui qui se refuse à pratiquer la religion de ses ancêtres ou celle d’un père devenu profondément croyant après le décès de son épouse ? Le judaïsme, il en est souvent question dans ce court texte, sorte d’hommage critique à un homme fantasque et autoritaire. Entre rire et émotion, Joann Sfar distille pêle-mêle ses souvenirs. Ça part un peu dans tous les sens comme si l’écrivain avait écrit dans l’urgence pour ne pas oublier et fixer dans le marbre une vie achevée dans la maladie et la déchéance.
A la fois poignant et drôle.
EXTRAITS
- Je dois beaucoup à mon père mais le plus grand cadeau qu’il m’a fait a consisté à ne pas savoir dessiner. Merci, papa, d’avoir laissé un espace vierge, dans lequel aujourd’hui encore je m’efforce de grandir.
- Si Hitler avait bouffé casher il aurait eu une excellente raison de souhaiter un génocide.
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