Critique – Ce que tient ta main droite t’appartient – Pascal Manoukian – Don Quichotte
Charlotte et Karim s’aiment. Charlotte attend un enfant de Karim. Il fait beau à Paris.
Charlotte s’apprête à retrouver des amies à la terrasse du Zébu blanc pour leur annoncer la bonne nouvelle. Mais Aurélien, que Karim a connu lorsqu’il habitait en banlieue, passe par là. Charlotte est assassiné. Cet événement qui rappelle les attentats de novembre 2015 marque pour Karim le début d’un itinéraire qui le mènera au cœur de l’horreur. Mu à la fois par le chagrin, la haine et le désir de vengeance, il veut remonter aux sources du mal, à Abou Ziad, l’un des « cerveaux » de Daech.
Étonnante est la facilité avec laquelle il se fait recruter via Facebook. L’infiltré part pour un périple en Syrie avec un couple d’illuminés, leur bébé et Lila, une ado paumée qui prend ce voyage vers l’abjection pour un jeu, passant sans état d’âme « de Candy Crush à Call of Duty ».
S’appuyant sur des faits avérés qui ne parasitent pas la force romanesque de ce récit impeccablement construit et écrit, « Ce que tient ta main droite t’appartient » n’apporte pas de réponse explicative à l’enrôlement des fous de Dieu. Il décrit et le ressenti devant tant d’abjection est glaçant.
EXTRAITS
- Des trucs tellement loin de nos valeurs qu’on a du mal à imaginer quoi. Ça arrive à chaque génération. Les jeunes communistes rejoignaient l’Union soviétique pour vivre dans une société sans classes, les hippies partaient à Katmandou en rêvant d’un monde sans violence… Eh bien, pour tous ces types aujourd’hui, l’aventure, ce n’est plus de faire Paris-Dakar mais Paris-Raqqa.
- Il lui revient des images d’enfants s’entraînant à égorger des ours en peluche dans un camp de Daech.
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