Critique – Décomposition – J. Eric Miller
Tout est dit dans le titre. Il s’agit bien de décomposition. En l’occurence de celle du cadavre de Jack, le petit ami de la narratrice qui l’a assassiné avant de l’installer dans le coffre de sa voiture pour un road movie noir, très noir mais aussi drôle, très drôle.
Parfois, on plaint cette fille paumée qui fut battue par sa mère lorsqu’elle était enfant et qui a perdu un petit garçon alors qu’elle n’avait que 20 ans. Elle nous décrit un amant tellement odieux et manipulateur que l’on éprouve un certain soulagement à sa disparition.
Alors que ce voyage devait être une forme de rédemption, la jeune femme sombre peu à peu dans la folie, au rythme de la putréfaction de la charogne qu’elle ne peut s’empêcher de toucher et d’embellir (entre guillemets). Complétement accro, elle s’aperçoit qu’elle ne peut se passer de son amant.
L’humour (sombre et cynique) est omniprésent et naît du décalage entre les aspirations « fleur bleue » et un peu naïve de la narratrice qui ne rêve que de contes de fée et la cruauté de ses actes.
En conclusion, « Décomposition » est un roman noir dérangeant, amoral et réjouissant.
A ne pas mettre entre toutes les mains en raison de la crudité de certains passages.
EXTRAIT
« Jack trouvait que je ne comprenais rien à ce monde, mais je sais ce que sont l’église et la boutique porno qui font face : une sorte de métaphore ».
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