Critique – L’année du lion – Deon Meyer – Seuil – 2017
Nico Storm, le narrateur, a 13 ans au moment où l’histoire commence. Nous sommes en Afrique du Sud. Un terrible virus a décimé la majeure partie de la population dont sa mère. Avec son père Willem, il cherche à survivre aux attaques de chiens sauvages et d’humains réduits à l’état de barbare.
Mais son géniteur a un projet : reconstruire une communauté réellement démocratique dont le racisme serait banni. L’utopie d’un monde meilleur pourra-t-elle se substituer à la dystopie chaotique ? Le bien pourra-t-il l’emporter sur le mal, la sagesse sur la déraison ? Telles sont les questions que pose ce livre post-apocalyptique qui décrit minutieusement la fondation d’une société avec les difficultés à concilier les opinions et les caractères de ses membres qui arrivent avec un vécu. A l’instar du pasteur qui, en bon populiste de la religion, sème la peur pour mieux diviser. Pour mieux varier la narration, Deon Meyer introduit des témoignages des principaux protagonistes.
« L’année du lion », c’est aussi un roman d’apprentissage qui révèle la manière dont Nico se construit entre un père qu’il trouve parfois lâche et timoré et Domingo, un antidémocrate sanguin qui considère ses semblables comme des animaux mais qui fait tout pour les protéger des multiples agressions extérieures. Pour l’adolescent, cette période est aussi celle de l’éveil à la sensualité avec Sofia.
Plus connu pour ses polars (cf. les très bons « Le pic du diable » et « Lemmer l’invisible ») post-apartheid, Deon Meyer, en se projetant dans le passé et en mettant en scène des personnages forts, propose une allégorie d’une humanité qui se reconstruit sur des bases de justice et d’égalité. La fin est surprenante et pose la question des pouvoirs que peuvent s’arroger certains au nom d’une idéologie.
Deux bémols : des longueurs et une écriture un peu bâclée.
Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette lecture.
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