Critique – Civilizations – Laurent Binet – Grasset
Le dernier roman de Laurent Binet, auréolé du Grand Prix du Roman de l’Académie française m’a laissé une impression mitigée. Je me suis ennuyée à la lecture des deux premières parties : la tentative de conquête du monde par les Vikings et l’échec des expéditions de Christophe Colomb.
Le récit décolle à la page 76 avec l’invasion de l’Europe par les Incas emmenés par leur chef Atahualpa, surpris par les mœurs des habitants, comme le fut Usbek des « Lettres persanes » de Montaigne, et par leurs querelles religieuses. Nous sommes en 1531 et catholiques et protestants s’écharpent.
Avec un sens de la ruse puisée dans les écrits de Machiavel, l’Inca va bouleverser les équilibres politiques. Tolérant, il va protéger toutes les croyances tout en faisant preuve de prosélytisme pour diffuser le culte du soleil. Socialiste avant l’heure, il défend les pauvres et demande au peuple de consacrer un peu de son temps à la collectivité. Il est aussi féministe. Bref, s’il n’est certes pas un saint, il a su pacifier l’Europe.
Le barbare n’est peut-être finalement pas celui qu’on croit.
« Les chroniques d’ Atahualpa », en réécrivant l’histoire, rappellent que rien n’est impossible.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours