Critique – La vie rêvée d’Ernesto G. – Jean-Michel Guenassia – Albin Michel
C’est dans une famille pragoise où l’on est médecin de père en fils que naît, à l’aube du 20ème siècle, le jeune Joseph Kaplan.
A 10 ans, le jeune garçon perd sa mère, emportée par une pneumonie. Il reste seul avec Edouard, son père, qui l’envoie à Paris pour se spécialiser en biologie.
Cet amoureux de Carlos Gardel séduit, malgré lui, les jeunes femmes sous le charme de ses talents de danseur.
Cette passion pour le tango le poursuivra toute sa vie de l’Algérie à son retour en Tchécoslovaquie où il se consacrera à la recherche et à la guérison de ses malades.
Comme pris dans un tourbillon, Joseph va traverser avec une forme de distance par rapport à ses amis, aux femmes de sa vie et à sa famille, un siècle marqué par l’avènement des grandes idéologies et les désillusions qu’elles ont engendrées. La science passe avant un engagement politique forcément décevant. « Il ne supportait plus l’optimisme gluant de ce catéchisme socialiste qui les ensevelissait dans une tombe collective » écrit l’auteur.
En mêlant personnages réels, dont le magnifique Che lui aussi assailli par le doute, et de fiction, Jean-Michel Guenassia montre, avec son grand talent de conteur et son sens du romanesque, combien le quotidien et l’intime peuvent être marqués par une Histoire qui ballotte les êtres.
EXTRAIT
N’ayons pas peur d’être heureux tout seuls.
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