Critique – La solitude Caravage – Yannick Haenel – Fayard
Au-delà d’une biographie linéaire du Caravage, Yannick Haenel a préféré coucher sur le papier la relation quasi charnelle qui le lie au peintre italien.
Son approche est donc forcément subjective et, si certaines analyses sont pertinentes (exemples : le parallèle entre l’écriture et la peinture ; Le Caravage vit comme il peint : avec rage), d’autres ont des prétentions psychologisantes voire psychanalytiques qui ne m’ont pas convaincues. Mais c’est la liberté de l’auteur, qui a une connaissance de l’oeuvre de l’artiste que je n’ai pas, d’interpréter à sa manière les quelque soixante tableaux que Michelangelo nous a laissés. On a tout de même du mal à croire que l’adolescence de l’écrivain, alors qu’il était interne au Prytanée militaire de La Flèche, était quasi exclusivement hantée par la figure de Judith qui l’a éveillé à la sensualité.
Autre bémol : on aurait aimé la présence d’une iconographie pour mieux apprécier les descriptions minutieuses de Yannick Haenel.
EXTRAITS
- Accueillir dans sa vie des figures peintes prépare sans doute à vivre selon les nuances.
- A l’origine, il y a le noir, et peindre consiste à faire venir quelques rayons sur ce noir.
- Sa vérité réside autant dans la boue des nuits que dans l’or de sa peinture.
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