Critique – Le mode avion – Laurent Nunez – Actes Sud

Critique – Le mode avion – Laurent Nunez – Actes Sud


Le narrateur décide d’enquêter sur un certain Etienne Choulier immortalisé en une statue trônant à Fontan, village des Alpes-Maritimes, devant la pharmacie de sa grand-mère.

Plus jeune agrégé de grammaire de France, Choulier enseigne sa discipline à la Sorbonne « à des étudiants chevelus ». Nous sommes en 1935. C’est à la cantine du temple du savoir qu’il rencontre Stefan Meinhof, son alter ego.

Lassés de professer et agacés par la médiocrité de leurs collègues, les deux hommes ont un rêve : inventer une nouvelle théorie dans le domaine de la linguistique.

Comme Bouvard et Pécuchet, ils quittent la ville et s’installent à Fontan pour se consacrer à leurs recherches. Ils se mettent en « mode avion » en se retirant du monde et en faisant table rase de leurs connaissances dans l’espoir de retrouver une forme de pureté originelle.

Je préfère ne pas dévoiler le résultat de leur laborieux travail sauf qu’il est une ode à la langue et aux multiples interprétations que les mots recèlent.

En faisant l’éloge du second degré et de la polysémie, « Le mode avion » semble régler gentiment son compte à la pauvreté de l’expression dans nos sociétés contemporaines.

L’autre intérêt de ce roman brillant écrit dans un style que n’aurait pas renié le grand Gustave et qui mêle fantaisie et érudition, est de nous rappeler que la réalité nous rattrape toujours !

EXTRAIT

Les hommes sont grands par ce qu’ils cherchent, et petits par ce qu’ils trouvent.

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