Critique – Christophe intime – Bénédicte La Capria – Albin Michel
De Christophe, j’aime de nombreuses chansons qu’il a inlassablement, en perfectionniste quasi maniaque qu’il était, réadaptées en arrangeant les mélodies et en les interprétant en duo avec de jeunes artistes qui le vénéraient.
Du personnage, je ne savais pas grand chose, sauf qu’il était un oiseau de nuit, un séducteur « à l’ancienne », un amoureux des belles voitures et un homme prodigue avec son entourage.
C’est Arnaud Viviant, journaliste pour le magazine « Transfuge » et critique pour « Le masque et la plume » sur France Inter, qui m’a donné envie de lire le témoignage de Bénédicte La Capria.
Rien ne destinait cette dernière, caissière dans un cinéma, à nouer avec le Beau Bizarre une liaison qu’on pourrait qualifier d’amitié amoureuse.
Pourtant, l’alchimie entre celle qui n’avait rien d’une groupie et le noctambule va prendre. Malgré des hauts et des bas.
Pendant les deux années qui ont précédé sa mort en avril 2020, elle va accompagner le chanteur dans ses concerts, partager ses vacances, ses dîners, des projets mort-nés, le regarder composer, observer ses stratégies de conquête ou encore constater le comportement tantôt intéressé, tantôt servile de ceux qui gravitent autour de lui.
En revanche, elle ne partagera jamais le lit de celui qui reconnaît être un obsédé sexuel. Malgré l’insistance, essentiellement verbale, mais bien lourde, dont elle est la cible. En effet, celui a chanté « J’l’ai pas touchée, elle voulait pas », ne la forcera jamais, mais il a beaucoup de mal à comprendre qu’elle lui résiste.
Cette expérience a bouleversé son existence. « Avant lui, je n’étais rien, j’étais pauvre de tout. […] Il m’a offert une vie » confie-t-elle, encore abattue par la disparition de son complice sur lequel elle ne tarit pas d’éloges, vantant sa gentillesse, sa générosité, ses attentions, son humour, son charme…
Avec « Christophe intime », Bénédicte La Capria nous livre sa vérité sur un homme complexe et mystérieux qui voulait rester un enfant. Juste pour être aimé.
Ce récit, dont la qualité n’est pas en cause, m’a finalement peu intéressée. Je préfère définitivement écouter Christophe et garder le souvenir du magnifique concert qu’il a donné à côté de Rouen en octobre 2019 plutôt que de connaître quelques fragments des derniers mois de sa vie.
EXTRAIT
Et j’ai pensé qu’un livre était l’endroit idéal où le garder vivant.
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