Critique – Thelma – Caroline Bouffault – Fugue
Une petite quarantaine de kilos pour un mètre soixante-seize, Thelma a quinze ans. Intelligente, sa force de caractère s’oppose à son aspect physique.
Poussée par une voix intérieure impérieuse qui l’enjoint de maigrir toujours plus, elle souffre d’anorexie mentale depuis dix-huit mois. Cette conscience mortifère, elle l’appelle l’Entraîneur parce qu’il la pousse à pratiquer des activités physiques jusqu’à l’épuisement, tout en la sermonnant dès qu’elle prend quelques grammes.
Avec subtilité, Caroline Bouffault, qui signe ici son premier roman, souligne combien cette maladie est une confrontation entre les pulsions de vie et de mort.
Elle procure un sentiment de supériorité, de maîtrise de son corps et l’impression d’atteindre une pureté inaccessible à ceux qui sont incapables de résister aux tentations.
Elle met aussi en évidence les dommages collatéraux que provoque cette pathologie, les proches étant démunis face à elle en raison de sa complexité si difficile à appréhender.
Sans oublier le regard des autres qui culpabilisent les parents et surtout la mère évidemment.
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