Critique – Roman policier – Philibert Humm – Les Équateurs

Critique – Roman policier – Philibert Humm – Les Équateurs


Avec « Roman Policier », le facétieux Philibert Humm nous refait le coup de la micro-aventure qu’il a déjà expérimentée dans « Roman fleuve » (2022) et « Roman de gare » (2024).

Cette fois-ci, le narrateur-auteur enfile le costume d’un limier pour mener une enquête rocambolesque qui aurait pu s’appeler « La Disparition » en référence au roman de Georges Perec.

Sauf que la voyelle qui s’est envolée n’est pas un « e » mais un « u ».

Un « fait divers étrange », mais néanmoins authentique et jamais élucidé, c’est-à-dire un « cold case, comme disent les Américains », a semé la psychose en terre béarnaise.

Dans la ville où naquit « Le Vert Galant » il y a presque cinq siècles, les U des enseignes commerçantes disparaissent.

C’est ainsi que les « boucheries » se transforment en « bocheries ».

Ni une ni deux, face à l’incurie de la police locale, le baroudeur-détective se rend à Pau flanqué de l’un de ses meilleurs potes qui n’est autre que Vincent Dedienne, moins motivé par la résolution de l’affaire que par les cervelles de veau meunière qu’il engloutit comme un stakhanoviste.

Entre observations saugrenues et dialogues absurdes, « Roman policier » se déroule avec les ressorts burlesques qui font la patte de l’auteur : blagounettes vaseuses et comique de situation.

C’est donc sans déplaisir, mais sans surprise, pour ceux qui ont déjà lu du Humm, que l’on parcourt son dernier livre qui sera peut-être suivi de « Roman sentimental », « Roman gothique » ou encore « Roman fantastique »…

Mine de rien, l’écrivain nous propose une ode à la fantaisie, à la légèreté, à la beauté et à la poésie du geste, à la gratuité, à l’inutile, au pas de côté grâce auquel on apprend que tumultueux est le mot qui compte le plus de « u », lettre « entrée tardivement dans notre alphabet. »

EXTRAITS

  • S’il ne fallait s’occuper que de ses oignons, la littérature française serait ce qu’elle est : nombriliste.
  • Le succès, ce n’est jamais que de l’échec qui a réussi.
  • L’âme de Vincent est trop belle pour un monde si laid.
  • La fantaisie est invincible.

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