Critique – Canada – Richard Ford

Critique – Canada – Richard Ford


J’avais bien aimé le personnage désabusé de Franck Bascombe découvert dans « L’état des lieux » et retrouvé avec plaisir dans « Indépendance ». C’est donc avec une certaine impatience que je m’apprêtais à dévorer la dernière mouture de l’auteur américain, récemment auréolé du Prix Fémina étranger. Las.

Nous sommes en 1960 dans un coin paumé du Montana. Dell, 15 ans, et sa sœur jumelle vivent avec leurs parents, un couple visiblement mal assorti. La mère est une intellectuelle et le père est en apparence un bon gars un peu raté. Pour faire vivre sa famille, il monde une escroquerie minable et se retrouve à devoir de l’argent à un Indien qui le harcèle.

Pour honorer sa dette, il décide de braquer une banque, entraînant son épouse dans son projet. Evidemment, ils se font arrêter et leurs enfants se retrouvent seuls. Alors que la sœur de Dell prend la fuite, le jeune garçon, embarqué par une amie de sa mère, se retrouve au Canada chez le frère de cette dernière, un homme qui a lui aussi beaucoup de choses à se reprocher.

Voilà !

Ce roman qui aurait pu être formidable est d’un ennui insondable. Le lecteur aurait pu s’attacher à cet ado obligé de se construire sans modèle, d’affronter seul la solitude. Il n’en est rien. On tourne les pages – près de 500 ! – en espérant que quelque chose va se passer mais nous restons toujours sur notre faim. Seules les dernières pages m’ont un peu émue. Comme si l’écrivain se réveillait de sa torpeur.

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